mot 3

2008 – série en cours – 24 x 24 cm – impression jet d’encre

dossier de présentation téléchargeable

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photographier des mots !

Je le fais pour l’intérêt plastique que cela présente mais, en le faisant, j’introduis d’une certaine façon dans l’image un titre, une légende.

On pourrait croire que cette relation est moins équivoque qu’un texte ajouté à côté : ici pas d’ancrage, de relais dirait Barthes.

Pour autant l’image devient-elle tautologique ? Ce serait confondre le signifié et le référent. Un mot ne désigne pas une chose de la réalité, mais son concept. En ce qui concerne ce travail, le mot photographié ne se rapporte pas exclusivement à la chose montrée dans la photographie. La montre t-il d’ailleurs ? Les référents que j’avais en tête correspondent-ils à ce que je vois ? En est-il de même pour les autres lecteurs ? Le spectateur/lecteur en arrive à questionner la notion de signe.

D’autre part, le mot, avant d’être un signifiant, est d’abord, comme je l’ai dit en introduction, une réalité graphique avec ses formes, sa couleur, sa matière. Ces éléments sont autant signifiants que la traduction acoustique. Ces éléments vont -ils aller dans le même sens, désigner le même référent ?

En fait, le mot, loin d’éclaircir l’image, la complexifie, se complexifie, met en doute nos certitudes langagières. Les mots comme les photographies ne sont pas le réel, ni une transcription du réel. Ils ont leur propre réalité née de leur rencontre fortuite.