accident 06

2006 – série de 41 diptyques (photo-graphies & textes) – 45 x 60,5 cm

dossier de présentation téléchargeable

 

Ce travail a pour point de départ des accidents d’impression survenus sur des journaux quotidiens.

« Lisons le journal : subrepticement le regard abandonne la violence ou la vacuité du quotidien en glissant dans les marges, dans les accidents survenus sur le papier des pages. Il y découvre l’empreinte inversée de la page en vis-à-vis créée par l’encre fraîche au moment du pliage, le recto qui transparaît à travers la finesse du papier. Textes, graphismes, traces de photographies se trouvent mêlés entre eux : palimpseste d’une journée dans le monde dont l’actualité ne serait pas celle de la presse. Le regard circule, l’espace et le temps s’en trouvent démultipliés : espace de la page, espace référentiel/espace suggéré, espace entre l’endroit et l’envers, espace entre l’écrit et l’image, espace entre les mots, espace ou temps de la mémoire, temps linéaire ou temps achronique, temps dilué ou temps de l’instant. »

Ces accidents ont étés scannés, recomposés et retravaillés pour, à la fin, donner ces photo-graphies présentées en diptyque selon ce principe : Le premier devait avoir le début d’un mot à droite, le dernier la fin d’un mot à gauche et entre eux, les 19 intermédiaires la fin d’un mot à gauche et le début d’un autre à droite.

Ces diptyques ont ensuite été confiés à Gérard Fournaison, à charge pour lui de créer des textes en diptyque qui se situeraient entre deux.

« Didier Lemarchand m’a confié ses images.
Elles sont arrivées alors que je «reconstruisais» mes souvenirs.
Ceux des amis disparus et ces longues années passées dans ce lieu-dit «L’Aulnaie», dans les marais bordant une rivière où parfois le brouillard est si dense que le jour se confond avec la tombée du soir éloignant à la fois les lieux et les voix.
De ces images, des mots souvent voilés, des signes, des échos entraînent d’autres mots, des bribes de phrase, avec en continu, une «basse» murmurée qui peut se réciter à l’infini. Ces voix sont des possibles. Des mêmes images répétées pourraient venir d’autres mots et sans doute y percevrait-on, comme dans les remous des courants qui traversent «L’Aulnaie», les effets d’un infini tuilage des pensées. »
Gérard Fournaison

 

 

 

Ce travail existe aussi sous la forme d’un livre-accordéon.

Sa maquette se présente sous la forme d’un leporello (accordéon) de 82 pages.
Replié il mesure 19cm de haut et 12,9 de large, déplié il mesure 10,5m de long.

On peut le consulter de façon libre :

  • page après page comme un livre traditionnel,
  • en dépliant autant de pages que l’on souhaite
  • en mettant en relation au hasard n’importe quels des textes et/ou des image à la manière d’un cut-up