2020-2023 – impressions jet d’encre pigmentaire – formats : 30 x 62 cm
dossier de présentation téléchargeable
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vanité 17 : corona virus
Memento mori
Le 1er décembre 2019, le premier cas de Covid-19 aurait été détecté en Chine. A partir de ce moment la pandémie va progressivement envahir le monde entier.
La médecine va se trouver au départ impuissante, réduite à improviser. Les hôpitaux sont débordés, les services funéraires aussi. L’économie est mise au ralenti. Les frontières sont fermées, les états réagissent avec des lois d’urgence, des mesures coercitives : en France, encadrement des déplacements puis confinement avec son lot de contrôles et de verbalisations, couvre-feu.
Le déconfinement arrivant, notre vie reste règlementée : port du masque obligatoire, lavage des mains au gel hydroalcoolique, parcours imposé dans les lieux publics, distances à respecter. Ces masques, moyen dérisoire pour sauvegarder sa vie, mais combien recherchés au début de la pandémie, vont finir abandonnés sur le sol, comme une forme de revanche sur toutes ces contraintes subies.
L’économie s’en remet doucement, la mondialisation a montré ses limites. Le grand public découvre que la science est loin de tout maitriser, qu’elle est n’est pas faite de certitudes mais d’hypothèses, d’essais, d’échecs.
2023, la pandémie est loin derrière nous, une autre actualité l’a remplacée. Nous avons vu les limites de notre civilisation : comment un aussi petit organisme a pu déstabiliser notre confort, faire douter le monde entier. On a pu imaginer ce que devait ressentir les hommes du Moyen-Age face aux épidémies de peste.
Ne restent que les graphismes apposés au sol, les injonctions diverses qui avec le temps se sont déchirés, décolorés, effacés.
J’ai abordé cet épisode comme une vanité contemporaine dans une mise en relation sous forme de diptyque : des traces de moyens de contrôle s’opposant au désordre de l’abandon aléatoire des masques.
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La révélation soudaine par une péripétie triviale, de la condition de tout ce qui vit, condition à la fois tragique, inévitable, inexprimable, déchire le rideau emphatique qui lui cachait une réalité sans issue.
Roger Caillois Le Fleuve Alphée