polaroids

1987-88 – diverses séries

1985, je découvre le SX 70, origami optique avec lequel il est difficile de faire corps. Il m’offre la chance de perturber mes habitudes (travailler uniquement en plein jour pour un résultat immédiat et hasardeux) et d’avoir un autre rapport sensoriel avec le cliché.

Celui-ci se développe lentement dans les mains de l’opérateur : surface glauque, apparition spectrale. La couleur monte d’en dessous, sort d’une émulsion molle, malléable que l’on peut déplacer.
Il se présente sous la forme d’une feuille d’aluminium laqué de blanc qui ferme et encercle deux films plastiques, un noir et un transparent entre lesquels se trouve une pâte blanchâtre (l’émulsion sortie de sa gousse et impressionnée). Sous le film transparent, la couleur adhère sur une très faible épaisseur. Comme le miroir, il possède deux faces : une transparente et lumineuse, l’autre opaque et obscure. Il est tentant de fendre cette rétine par l’extérieur, de voir le fond de cet oeil, de déflorer ce dessous noir, puis de gratter dans le blanc laiteux, avec juste ce qu’il faut de délicatesse pour préserver la couleur couchée sur le film, ou au contraire l’attaquer avec brusquerie pour l’enlever et opacifier le film en le rayant.

Cette invitation ouvrira la porte à d’autres expérimentations techniques et formelles.

Un exemple de chaque série est ici présentée.

 

champ frémissant 2.1
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ici_et_l0_03_01
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