pygmalion 4

2014 – série en cours – 30 x 30 cm – impression pigmentaire

dossier de présentation téléchargeable

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La mythologie raconte que le sculpteur Pygmalion tomba amoureux de sa création, Galatée, une statue rendue vivante grâce à Aphrodite.

La voilà, blanche dans l’atelier solitaire,


Finie aux yeux, finie aux reins et l’on croirait


Que le pied délicat quitte le socle, prêt


À courir dans la vie. Et même la paupière

A remué Ce n’est pas une illusion…

Galatée et Pygmalion , Charles CROS – Recueil : « Le collier de griffes »

Je n’ai adressé aucune prière auprès d’une déesse. Plus prosaïquement, pendant que mon épouse faisait du lèche-vitrine, il fallait m’occuper. Mon attention s’est portée sur les mannequins.
Progressivement, j’y ai vu matière à développer autrement mon travail de questionnement sur la relation qu’entretient la photographie avec le réel en renversant en quelque sorte cette relation.
Ordinairement la photographie part du réel, du vivant pour créer un double virtuel, inerte. Dans le cas de la mode, les mannequins-modèles deviennent des figures de papier objectivés. Ici, elle cherche à insuffler de la vie aux mannequins-objets des vitrines. Ils sont là pour créer du désir, celui qui doit déclencher l’achat.
Or, il se trouve qu’ils sont très stéréotypés dans leur forme, leur matière et leur posture. L’effet recherché saute aux yeux, le désir est émoussé. Le manque engendre l’envie de les rendre vivants par le regard photographique en jouant des éclairages, du hors-champ, de leur redonner vie et d’habiter les vêtements d’une présence, présence fantasmatique.