couleur 6

2009 – série en cours – 24 x 24 cm – impression pigmentaire

dossier de présentation téléchargeable

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette série fait partie d’un ensemble : minuties

Déf. de minutie :
Petite chose, détail sans importance, insignifiant.
Application attentive, soin donné aux moindres détails.
Manifestation de ce soin.
Étymol. : empr. au lat. d’époque impériale minutia «petite parcelle, poussière», lui-même dér. de minutus «petit, menu», part. passé adj. de minuo «diminuer, rendre plus petit».

« J’ai vu un voyant,
Qui examinait les teintes les objets de l’univers,
Les champs de l’art, du savoir, du plaisir, des sens,
Et cueillait l’eidolon. »
Walt Whitman, Feuilles d’herbe – trad. Jacques Darras

Images prises au gré des jours, lors de promenades ou de temps morts.
Temps suspendu, moments où l’on fait le vide, minutes d’entière disponibilité, de perméabilité au monde, où l’on laisse de côté sa pensée, ses rêveries, ses souvenirs pour n’être que dans l’instant, qu’avec ses seuls yeux.
Etats d’indolence, de flânerie, de vagabondage où l’on part dans le décor, où l’on accueille l’imprévu, on laisse venir à soi le fortuit
Une seule chose s’impose : se mêler au flux du réel et n’en picorer que des bribes, des traces, des rebuts, des miettes, muets de tout sens.
De retour chez soi, les images cueillies sont mises de côté. On les oublie temporairement.
Plus tard, on les redécouvre, on les observe, on élimine tout ce qui peut relever du pittoresque, de l’esthétisme.
La référence au réel n’est plus forcément présente, il ne reste que l’alchimie des formes, des couleurs, des matières. Certaines s’imposent, sans que l’on sache vraiment pourquoi, comme cela a déjà été le cas lors de la prise de vue.
Cependant, peut-on encore en rester à la surface des choses, sortir de la moindre signification? Devant cet ensemble fragmentaire, décousu, polymorphe il apparaît en filigrane des redites, des constantes, des obsessions. Acceptons seulement de regrouper ces images selon des catégories sensibles, phénoménologiques pourrait-on dire, et laissons ceux, qui le souhaitent, disserter peut-être dans une approche bachelardienne.

« Le souffle de lumière, le tremblement concentré
qui émane de certaines rencontres
contredit parfois sa propre brièveté
et s’étend comme une lente alchimie
sur tout le reste de la vie. »
Roberto Juarroz, Douzième poésie verticale trad. Fernand Verhesen